[FENCE]
Faire tomber les barrières libère aussi les barrières. Une, du moins. En anglais parce que c’est la langue du rock. Au singulier parce qu’elle l’est assurément. Avec une majuscule parce qu’elle va se faire un nom. Avec un crochet parce qu’elle le vaut clairement.
[FENCE] donc. La formation de Mathieu (chant, guitare), David (guitare), Marc (batterie) et Aymeric (basse).

Quatre garçons qui se sont d’abord croisés. Sans doute des tas et des tas de fois depuis vingt-cinq ans qu’ils bouffent du concert dans les meilleures salles du coin. Avant que de se rencontrer et de se reconnaître comme issus de la même famille ; une famille, comme il se doit dysfonctionnelle, comme il se faut rock’n’roll, de la scène montpelliéraine. Et une barrière de tomber alors avec le sourire.
Quatre garçons qui se sont ensuite racontés. Ainsi, Mathieu, guitariste, chanteur et compositeur, a-t-il passé quelques années à Londres, avant de former le groupe SJUI, aux influences rock, hip-hop et electro. David, qui le rejoint en 2020, lui apporte son bagage noisy pop et sa guitare éclectique. Aymeric rejoint le duo à l’automne 2022 avec sa double expérience comme musicien au sein de Koacha, Club, Department, et comme producteur et ingénieur du son au studio Vox. C’est du reste là qu’il rencontre le dernier membre du gang, Marc : il produit un enregistrement de Splain, le groupe que ce dernier partage avec Karine, ex-bassiste de Drive Blind, groupe indie culte s’il en est. Au printemps 2023 Aymeric invite Marc à rejoindre le trio qu’il forme avec Mathieu et David. Et une autre barrière de tomber.
Quatre garçons qui se sont écoutés. Quatre forts en goûts. Pour Mathieu, c’est Weezer, Mogwai et Beastie Boys. Pour David, Jimi Hendrix, Pearl Jam et Dinosaur Jr. Pour Marc, The Who, The Clash et Magma. Pour Aymeric, Soulwax, Air et LCD Soundsystem. Ça fait du monde, ça fait des mondes. Pareil, des mondes qui auraient pu se croiser encore longtemps sans jamais se rencontrer, et pourtant. S’écouter avant que de bien s’entendre. Et une barrière, encore, de tomber.
Quatre garçons qui finalement se sont donc libérés en se liant. D’évidence enracinée dans l’indie rock des années 90, leur inspiration s’est depuis, à leur image, décloisonnée, peaufinée, sophistiqué d’éléments de post-punk, de pop, d’expérimental... Ainsi, [FENCE] peut-il aujourd’hui présenter ses premiers morceaux et que ceux-ci réussissent à sonner, oxymore rock rêvé, frais et mûrs dans le même élan. Et en l’absence de barrières, plus rien désormais ne peut les arrêter. Rock on !

Jérémy Bernède